Perte d’emploi à 55 ans : les conséquences pour I’AVS et la caisse de pension
La crise du coronavirus laisse des traces profondes sur le marché du travail.
Selon les autorités, il n’y avait encore jamais eu autant de licenciements en si peu de temps.
Malgré les aides gouvernementales et le chômage partiel, beaucoup d’entreprises doivent licencier des employés. Un grand nombre de salariés d’ un certain âge sont aussi concernés. Quand on perd son emploi à 55 ans, on risque de rester plus longtemps au chômage, ce qui peut avoir de lourdes conséquences pour la prévoyance vieillesse.
Libre passage ou retraite anticipée ?
Pour limiter les pertes, il faut prendre rapidement des décisions concernant l’AVS et la caisse de pension. Seules quelques caisses permettent de rester assuré après le licenciement, et ce souvent à des conditions plus restrictives . On doit généralement payer soi-même les cotisations, y compris celles de l’employeur. Peu de gens peuvent se le permettre. Les autres n’ont pas d’autre choix que de prendre plus tôt leur retraite ou d’utiliser l’avoir qu’ils ont épargné.
La plupart des caisses de pension permettent une retraite anticipée entre 58 et 60 ans. L’AVS peut être perçue un ou deux ans avant l’âge de 64 ou 65 ans. En voici les conséquences:
AVS La retraite AVS diminue de 6,8 % en cas de versement anticipé d’ un an, et de 13,6% en cas de versement anticipé de deux ans. En général, cela ne vaut la peine que si l’on table sur une espérance de vie raccourcie. Beaucoup de caisses proposent une rente transitoire jusqu’à 64 ou 65 ans. Mais habituellement, on doit la financer soi-même ou, tout du moins, participer aux frais.
Caisse de pension La rente de la caisse de pension diminue généralement de 5 à 7 % par année d’ anticipation; ceci en raison des années de cotisation et intérêts créditeurs manquants. En outre, la rente doit être versée plus longtemps, raison pour laquelle les caisses de pension fixent un taux de conversion plus bas. Les indemnités journalières de l’assurance chômage diminuent aussi, car la caisse de chômage inclut la rente dans le calcul des revenus.
Comment bien poser les jalons
Si l’on souhaite rester actif après un licenciement, il faut en informer la caisse de pension par écrit ou produire une attestation d’inscription de la caisse de chômage. À la sortie de la caisse de pension, l’avoir doit être transféré sur un compte ou sur une police de libre passage si l’on n’a pas retrouvé d’emploi à ce moment.
En cas de recherche d’emploi infructueuse, il ne reste plus que la sortie en capital, car l’avoir de la caisse de pension ne peut plus être touché sous forme de rente. Cette sortie peut être ajournée jusqu’à 70 ans (69 ans pour les femmes). Fiscalement, un retrait tardif peut être judicieux. Les intérêts et les dividendes dégagés par l’avoir placé auprès d’une fondation de libre passage ne sont pas imposés comme revenus et l’avoir n’est pas considéré en tant que fortune. Souvent, on peut réduire sa charge fiscale en transférant l’avoir de la caisse de pension sur un compte de libre passage auprès de deux fondations et en procédant à des retraits échelonnés.
Étudier toutes les options pour la rente
Les personnes qui souhaitent poursuivre une activité professionnelle sans renoncer à une rente doivent envisager une affiliation à la
« Fondation institution supplétive LPP » de la Confédération. Important : l’inscription doit se faire dans les 90 jours suivant l’abandon de l’activité lucrative.
Source : Journal VZ news 121 juin 2020, p 9, vzch.com